Question urgente sur le déficit du Grand Prix de F1 de Belgique pour les années 2021 et 2022 épongé par la Wallonie
Question urgente de GARDIER Charles à BORSUS Willy, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences, sur le déficit du Grand Prix de F1 de Belgique pour les années 2021 et 2022 épongé par la Wallonie
Monsieur le Ministre, consécutivement aux débats que l’on a pu voir concernant la tenue ou non d’un Grand Prix de formule 1 avec l’issue favorable que l’on a pu voir, il y a été question également du coût pour la Wallonie de ce Grand Prix de formule 1.
Ici, récemment dans la presse, on a pu constater que l’on avait le déficit de 2022 à hauteur de 5,7 millions d’euros et – d’ailleurs, c’est une bonne nouvelle – inférieur à celui de2021, qui était à hauteur de 6,9 millions d’euros.
C’est vrai, c’est une bonne nouvelle. Néanmoins, cela appelle un certain nombre de questions. Y a-t-il des éléments sur la table du Gouvernement qui existent pour voir comment continuer à diminuer ce déficit à l’avenir? A-t-on une vision sur les retombées économiques du Grand Prix 2022 ? Sont-elles supérieures, équivalentes à celles des années antérieures ?
Enfin, y a-t-il déjà eu sur la table du Gouvernement également une réflexion par rapport à la demande faite par les détenteurs du Grand Prix de F1 sur les animations extérieures au circuit, ce qui faisait partie des demandes dans le cadre de la négociation de la tenue de ce Grand Prix ?
Je vous remercie par avance pour vos réponses.
Réponse du Ministre
Resituons les choses, si vous le voulez bien, en termes d’intervention régionale. L’intervention régionale, à l’instar d’ailleurs de ce qui se passait les années antérieures comme mécanisme, est dédicacée. Elle prend en charge la perte du Grand Prix lorsque l’on a déduit à la fois les recettes des dépenses et ce que cela donne comme montant – comme vous l’avez indiqué, Monsieur Gardier – c’est un montant qui est en diminution. Ce montant était, par exemple en 2018, de l’ordre – j’arrondis – de 7,5 millions d’euros. Il était d’un peu plus de 6,9 millions d’euros en 2021 et le chiffre présumé de cette intervention régionale et de 5,7 millions, donc une diminution de 18 % entre l’intervention régionale présumée de 2022 et celle de 2021. Pour le Grand Prix 2020, l’intervention était d’un peu plus de 1,4 million de mémoire, mais cette édition était à huis clos, donc je la mets entre parenthèses puisqu’il s’agissait d’une édition particulière.
Vous observez un mouvement décroissant de l’intervention régionale dû aux efforts notamment menés par le Grand Prix en ce qui concerne les investissements, l’attractivité et un certain nombre d’autres efforts encore que je salue.
En ce qui concerne le futur, il nous est demandé de continuer à assumer, tel que nous l’avons fait précédemment, le déficit éventuel du Grand Prix pour l’édition 2023. Ce déficit – on l’espère – sera de nouveau en diminution puisque, fruit de ces efforts, vous avez notamment observé que, d’une part, l’édition dernière était sold out très rapidement et que, d’autre part, pour l’édition à venir en 2023, en quelques jours à peine, des dizaines de milliers de tickets ont été vendus. J’ai évidemment été associé en lien direct avec Melchior Wathelet, Vanessa Maes, l’équipe du Grand Prix en ce qui concerne le futur. C’était d’ailleurs une ambition collective très forte de pouvoir confirmer le Grand Prix pour 2023 et pour les éditions ultérieures. Cependant, où j’indique qu’il ne faut pas tout mélanger, le plateau, c’est-à-dire ce qui est demandé par la FOM pour venir à Francorchamps pour organiser le Grand Prix, est un plateau qui est fixé à 22millions de dollars pour l’édition 2022 et à 25 millions de dollars pour l’édition 2023. Cependant, ce plateau est assumé à la fois par des recettes, par des tickets vendus, par un certain nombre d’autres activités du Grand Prix et, in fine, s’il y en a une encore en 2023 ou en 2024, par l’intervention régionale. C’est en ce sens qu’il ne faut évidemment pas mélanger les deux considérations.
Monsieur le Président, si vous me permettez encore, je me permets de souligner qu’il y a aussi les éléments retombés à l’évidence. Jugez-en plutôt: un demi- milliard de personnes ont suivi le Grand Prix de Spa- Francorchamps. Les Jeux olympiques de Tokyo, c’est par exemple 375 millions de téléspectateurs. C’est dire, d’une part, l’impact en termes d’image pour la Wallonie. Les retombées: 1euro investi génère 3,15euros de retombées pour la Wallonie. J’ai demandé par ailleurs qu’il y ait une actualisation de cette étude de manière à ce que chacun puisse bien mesurer les retombées effectives et concrètes qu’encourt la Région.
J’en termine en indiquant bien évidemment que je continuerai avec vous, sauf si vous avez des opinions différentes, à plaider pour que cet événement majeur puisse continuer à s’exercer dans notre Région et évidemment avec un impact financier en termes d’interventions directes de la Région qui soit aussi minimale que possible et des retombées maximalisées. Vous comprenez donc qu’il n’y a pas de 37 millions à l’horizon.
Réplique
Je remercie M. le Ministre pour sa réponse très complète. J’entends la confirmation de cette diminution, la confirmation de la parfaite attention que le Gouvernement a pour continuer dans cette trajectoire, l’importance indiquée sur l’investissement sportif, économique et même culturel pour toute notre Région. C’est aussi, cela a été dit, une image de marque très forte. La comparaison avec les Jeux olympiques est particulièrement parlante. Dès lors, je veux dire aussi que cela représente pour toute notre Région – particulièrement l’arrondissement de Verviers, mon arrondissement – des années d’histoire, mais également des milliers d’emplois directs et indirects. Dès lors, vous pouvez compter sur moi, Monsieur le Ministre, pour maintenir vigilance et vif intérêt en la matière.