Question orale sur le suivi sur la question des “tiers lieux”
Question orale de GARDIER Charles à LINARD Bénédicte, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes, sur le suivi sur la question des “tiers lieux”.
Madame la Ministre, le 5 janvier dernier, je vous ai interrogée sur les «tiers lieux» que le premier rapport «Un futur pour la culture» définit en tant que lieux de culture alternatifs aux institutions reconnues. En effet, dans de multiples secteurs, ces lieux privés, non reconnus et non aidés, constituent des relais indispensables dans la chaîne de création, de diffusion et de rencontres avec des publics nouveaux. Les recommandations de ce rapport sur ces tiers lieux concernaient la création d’un groupe de travail afin de réaliser un cadastre des initiatives en cours, développer des critères pour une reconnaissance de ces lieux, étudier des passerelles possibles avec des opérateurs culturels et sociaux de proximité ou encore décloisonner le soutien institutionnel et privé.
À la suite des débats budgétaires de novembre 2020, vous avez en outre évoqué l’idée d’accorder une place structurelle à ces tiers lieux dans le dispositif de dif- fusion afin d’aller au-devant des publics qui, aujourd’hui, ne se rendent jamais au théâtre par exemple. À l’époque, étant donné que ledit rapport en était encore au stade d’examen par les chambres de concertation et par le Conseil supérieur de la culture (CSC), il vous était impossible de répondre à mes questions, mais vous m’aviez proposé de revenir vers vous dans le futur.
Un groupe de travail concernant les tiers lieux a-t-il depuis lors été créé? Dans l’affirmative, quel est l’état d’avancement de ces travaux? Quelles sont les étapes suivantes? De quelle manière intégrez-vous les tiers lieux dans le dispositif de diffusion de la culture en Fédération Wallonie-Bruxelles? Quelles initiatives envisagez-vous de prendre en la matière?
Réponse de la Ministre
En effet, la reconnaissance des tiers lieux et, plus généralement, des lieux de culture associatifs ou alternatifs présente un intérêt fondamental à bien des niveaux. D’une part, elle permettra une meilleure activation des droits culturels et rapprochera la culture des populations et, d’autre part, elle aidera à absorber l’embouteillage d’offres culturelles dû à cette période de redéploiement qui fait suite aux fermetures que le secteur a subies en 2020 et 2021.
En ce qui concerne l’accès aux dispositifs de soutien à la diffusion, l’ouverture aux tiers lieux est effective depuis le mois de septembre et les formulaires à remplir sont en ligne sur le portail du Service de la diffusion des arts de la scène. J’ai également demandé à ce service de se mettre en contact avec le Service général de l’inspection de la culture et les provinces pour identifier de manière proactive les tiers lieux déjà ancrés dans leur territoire. Ainsi, 80 nouveaux lieux ont été identifiés et contactés pour les informer des soutiens disponibles. Le travail se poursuit bien évidemment en lien avec le Service de la diffusion des arts de la scène et, plus largement, le Service général de la création artistique (SGCA). Un groupe de travail se réunit tous les mois avec mes collaborateurs pour aborder plus largement les problématiques liées à la diffusion. Le travail est en cours. Nous associerons également à notre réflexion des membres du «Groupe des 52», actifs notamment dans l’accompagnement de ces lieux essentiels, jusqu’ici peu ou pas touchés par les politiques culturelles.
Réplique
L’ouverture effective des mécanismes de soutien en septembre est une excellente nouvelle et 80 lieux ont été informés de façon proactive. C’est bien entendu ce qu’il convenait de faire. Serait-il possible de recevoir la liste de ces lieux afin d’en suggérer éventuellement d’autres? Ce sujet me tient à cœur.