Question orale sur le suivi de l’intégration du secteur de l’humour

Par Charles Gardier

Question orale de GARDIER Charles à LINARD Bénédicte, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes, sur le suivi de l’intégration du secteur de l’humour.

Madame la Ministre, la presse s’est récemment fait l’écho de l’organisation du premier gala de la Fédération belge des professionnels de l’humour ce 6 février dernier au Théâtre royal de Mons. Ce n’est évidemment pas la première fois que je saisis l’opportunité de défendre ce secteur, réuni sous la coupole de cette Fédération née durant la pandémie de Covid-19 et reconnue officiellement par la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis le mois de juillet 2022.

Je ne peux évidemment que renouveler le soutien du groupe MR à ce secteur, qui ne demande qu’à se développer chez lui avant de pouvoir peut-être s’exporter plus facilement grâce à la structuration qu’apporte une telle fédération. Étant moi-même un grand amateur de coopération culturelle grâce à la langue française, je ne peux qu’encourager avec la plus grande sympathie l’hypothèse de la création d’une école de l’humour en Belgique, à l’instar de ce qui se fait déjà au Québec, région avec laquelle la Fédération Wallonie-Bruxelles entretient de profondes relations.

Madame la Ministre, où en est l’intégration du secteur de l’humour dans les politiques culturelles de la Fédération Wallonie-Bruxelles? Quel regard portez-vous sur l’organisation du gala de ce lundi 6 février? Que pensez-vous de l’hypothèse de la création d’une école de l’humour en Belgique francophone? Des réflexions à ce sujet ont-elles déjà pu avoir lieu au sein de votre cabinet?

Réponse de la Ministre

Monsieur le Député, je n’ai de cesse d’accompagner le décloisonnement du secteur des arts de la scène et d’œuvrer à une culture plus inclusive qui touche un maximum de personne. Cela ne peut se réaliser qu’en accordant une attention particulière aux formes et expressions les plus diverses. C’est dans cette optique que je travaille depuis bientôt trois ans à la reconnaissance du secteur de l’humour.

Les recommandations formulées par le groupe de travail «humour», mis sur pied par mon cabinet en 2021, ont été entendues, et nombre de ces propositions ont d’ores et déjà trouvé résonnance dans mes politiques. Le point fondamental est bien évidemment la reconnaissance des spectacles d’humour – y compris le stand-up – à l’article premier du décret relatif à la reconnaissance et au subventionnement du secteur professionnel des arts de la scène, que j’ai profondément révisé l’année dernière.

Dès lors, les opérateurs du secteur de l’humour ont pu déposer, au même titre que tous les opérateurs en arts de la scène, un dossier de demande de soutien structurel au 28 novembre 2022. Ces dossiers seront instruits dans les prochaines semaines par les instances consultatives compétentes: sur la base de leurs avis, je prendrai une décision quant aux suites réservées à ces demandes de contrats et contrats-programme pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2024.

C’est dans ce cadre également que j’ai mis sur pied un programme de bourses d’écriture à destination des humoristes émergents, qui a rencontré un grand succès en 2022. Nous avons ainsi pu accorder pour 40 000 euros de bourses pour soutenir les humoristes dans leur processus d’écriture. Ce programme sera renouvelé en 2023.

J’étais présente au gala de la Fédération des professionnels de l’humour, qui se tenait hier soir à Mons : outre le fait que j’ai passé une excellente soirée, il témoigne de la formidable vitalité de ce secteur. Il est important pour moi de me rendre compte des réalités du secteur culturel sur le terrain. C’est pourquoi j’ai répondu favorablement à l’invitation de la fédération et aussi, par le passé, à celle du «Kings of Comedy Club» ou du réseau de soirées de stand-up émergeant «What The Fun».

Quant à votre question relative à la création d’une école de l’humour en Belgique francophone, sachez que je n’ai, à ce jour, pas été sollicitée sur un tel projet qui, à mon sens, nécessiterait d’y associer les ministres ayant pour compétence l’Enseignement supérieur, voire l’Enseignement artistique à horaire réduit (ESAHR). Je ne peux donc me prononcer à ce stade.

Réplique

Les bourses d’écriture ont des résultats très encourageants et leur renouvellement constitue une bonne nouvelle. Je suis impatient de voir jusqu’à quel point les acteurs de l’humour pourront voir leurs nombreuses demandes concrétisées. Tant nos questions que votre présence sur le terrain, Madame la Ministre, permettent de faire circuler l’information en vue d’une prise en compte de l’évolution de ce nouveau secteur. Je continuerai évidemment à la suivre de près dans les prochains mois.