Question orale sur l’avenir des plans “Pépites” et “Grands talents”

Par Charles Gardier

Question orale de GARDIER Charles à à LINARD Bénédicte, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes, sur l’avenir des plans “Pépites” et “Grands talents”.

Dans sa Déclaration de politique communautaire (DPC), le gouvernement a inscrit l’objectif de «mettre en place un soutien spécifique aux artistes dont le talent commence à être reconnu et la notoriété va croissant (plan “Pépites”) et à ceux dont le talent est établi (plan “Grands talents”) afin de favoriser leur diffusion tant en Fédération Wallonie-Bruxelles qu’à l’étranger». J’ai déjà marqué mon attachement à ce dossier à plusieurs reprises; il s’agit d’une initiative permettant à tous les artistes originaires de notre Fédération Wallonie-Bruxelles de se faire connaître et d’être accompagnés au mieux dans l’exercice de leur passion.

Madame la Ministre, votre réponse à ma dernière question sur ce sujet, le 10 novembre 2020, témoignait de la difficulté que traversait le secteur culturel dans le contexte de la deuxième vague de la pandémie. Cependant, la première graine de ces plans étant semée, vous m’avez assuré de la poursuite de leur élaboration une fois réunies les conditions «propices au travail serein, concerté et réfléchi».

La crise de la Covid-19 n’est pas encore totalement derrière nous. Les travaux relatifs aux plans «Pépites» et «Grands talents» se sont-ils poursuivis malgré tout depuis nos derniers échanges sur le sujet? Quels progrès ont-ils été obtenus? Des rencontres avec le secteur ont-elles eu lieu à ce sujet? Qu’en est-il ressorti? Un agenda d’avancement des travaux quant à l’élaboration de ces plans a-t-il été fixé? Dans l’affirmative, pourrais-je en prendre connaissance?

Je comprends bien qu’il a fallu répondre à l’urgence, mais je crois tout de même en l’utilité de ces plans. C’est la raison pour laquelle j’y reviens régulièrement.

Réponse de la Ministre

Monsieur le Député, depuis votre dernière interrogation au sujet des plans «Pépites» et «Grands talents», la crise de la Covid-19 n’a cessé de mettre le secteur culturel dans une situation délicate. Je connais votre attachement àl’élaboration de ces plans, qui figure dans la feuille de route du gouvernement, mais je crois pouvoir dire avec certitude qu’ils n’existeront pas en tant que tels d’ici la fin de la législature. L’élaboration d’un plan prend du temps, pour mes équipes comme pour les services du gouvernement, et leurs efforts sont aujourd’hui tournés vers le soutien à apporter face aux conséquences de la crise, dont nous peinons à sortir.

Toutefois, je peux vous assurer qu’il existe déjà et qu’il y aura encore des actions visant à soutenir les grands talents et à encourager les pépites qui sortent de nos écoles à déployer leurs talents. C’est précisément l’objet de la deuxième édition de l’appel à projets «Un futur pour la culture». C’est aussi le sens du plan «Diffusion» que nous avons instauré pour faire circuler autant que possible les créations artistiques sur nos territoires, et c’est encore l’objectif du renfor- cement structurel et ponctuel des aides à la création. Ce sera également un point d’attention dans toutes les réformes en préparation, dont nous aurons l’occasion de discuter avant la fin de la législature. À Avignon, nous avons d’ailleurs organisé une table ronde avec de jeunes artistes afin de bien cerner leurs besoins. C’est sur cette base que mon cabinet travaille en ce moment.

Réplique

Madame la Ministre, je comprends évidemment la situation dans laquelle le gouvernement et vous-même vous trouvez. Certaines mesures importantes, que je soutiens et pour lesquelles il faut louer le travail du gouvernement, sont opérées dans l’urgence de la pandémie. Néanmoins, il y a aussi dans ce contexte une occasion à saisir: nul ne pourra plus dire que la culture n’est pas essentielle. Les choses ont changé profondément, même dans la perception de nos concitoyens.

J’ai envie de voir aboutir des dossiers comme les plans «Pépites» et «Grands talents», parce que je ne veux pas que nous reprenions nos mauvaises habitudes une fois la pandémie derrière nous et que nous considérions de nouveau que la culture vient après tout le reste. Je saisis parfaitement qu’il y a une urgence, que vous la gérez et que la situation est difficile. Je sais également que le contexte actuel nous permet, peut-être plus que jamais, de voir émerger de façon durable une autre reconnaissance pour les acteurs culturels. C’est pour cela que je relance régulièrement ce sujet et que je continuerai à le faire.