Question écrite sur la reconquête du public par les salles et les festivals
Question écrite de GARDIER Charles à LINARD Bénédicte, Vice-Présidente et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des Femmes, sur la reconquête du public par les salles et les festivals
La presse s’est récemment fait l’écho d’un état de fait que l’ensemble des amatrices et amateurs et de tout un secteur: les salles et les festivals sont bel et bien repartis à la reconquête du public. En effet, le passage du baromètre corona en code jaune dès le 7 mars dernier a fait tomber les ultimes restrictions imposées au secteur des concerts. Tout n’y est pourtant pas redevenu «comme avant».
À commencer par la fréquentation du public, toujours frileux. Les motifs sont divers, à commencer par un Comité de concertation (Codeco) à la fin du mois d’avril, lequel annonçait un éventuel passage en code orange, ce qui aurait signifié le retour de certaines restrictions de jauge ou de conditions sanitaires telles que le Covid safe ticket (CST) ou port du masque. D’aucuns mentionnent également les conséquences de la guerre en Ukraine, laquelle aurait pour conséquence d’augmenter le prix de quantités de variables et par corollaire le prix des billets.
Madame la Ministre, la présente est destinée à faire le point avec vous sur la fréquentation du secteur culturel depuis le passage en code jaune du baromètre corona. Mes questions à ce sujet sont dès lors les suivantes:
- Avez-vous des retours du secteur quant à la fréquentation des lieux culturels à l’heure actuelle? L’été s’annonce-t-il réjouissant, de ce point de vue-là?
- Constate-t-on des différences de fréquentation entre grands noms de la scène musicale et d’autres noms de moindre envergure?
Réponse de la Ministre
Il est difficile à ce stade de prévoir si la hausse des prix aura un impact sur la fréquentation des événements culturels, notamment en été, d’autant plus que, pour plusieurs événements majeurs, le public a déjà acheté ses billets il y a un ou deux ans. L’on peut dès lors penser que, sur la fréquentation, la hausse des coûts énergétiques n’influencera que légèrement le prix des tickets. Nous devrons cependant y rester attentifs pour l’été 2023. De manière générale en Arts de la scène, la tendance actuelle veut que la fréquentation globale soit un peu moindre qu’avant Covid bien que certains spectacles tirent leur épingle du jeu.Selon les retours reçus du secteur de la musique, l’on constate que les préventes sont, par comparaison, globalement plus lentes qu’en année «normale», les premiers événements de la saison montrent clairement que les festivaliers attendent la dernière minute pour acheter leurs tickets. L’on peut cependant se réjouir du succès du Festival Balkan Traffic, qui après des préventes décevantes affichait complet début mai à Namur et à Bruxelles.
Cette tendance est plus difficile à confirmer pour les festivals d’été, car bon nombre d’entre eux n’ont pas organisé d’événement en 2020 ou 2021 et -comme je l’indiquais- disposent d’un nombre conséquent de préventes achetées ces 2 dernières années et activables sur la prochaine édition de leur événement. En pratique, cela signifie pour ces événements que les préventes sont, à dates équivalentes, potentiellement supérieures à la moyenne, mais tendent à ralentir, démontrant que les nouveaux achats ne suivent pas la courbe de croissance traditionnelle.
Les Nuits du Botanique en sont un bon exemple, les têtes d’affiche font le plein, mais les artistes «découverte» peinent à vendre des tickets. Quoi qu’il en soit, nous avons mis en place depuis le début la seconde vague, en collaboration avec l’administration, des mesures de soutien à la relance via le renforcement des aides à la création et aux projets dont le renforcement des aides à la programmation et au redéploiement. J’entends bien poursuivre sur cette voie pour accompagner le secteur des festivals sur la route d’un été où il retrouvera enfin son public.