Question écrite sur la capacité d’abattage des éleveurs en Province de Liège

Par Charles Gardier

Question écrite de GARDIER Charles à BORSUS Willy, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences, sur la capacité d’abattage des éleveurs en Province de Liège

Comme Monsieur le Ministre a pu le constater, les éleveurs de la Province de Liège font face à une situation de plus en plus compliquée en termes de capacité d’abattage. En effet, les fermetures progressives et les difficultés structurelles et financières auxquelles sont confrontés les abattoirs de la Province poussent certains éleveurs à devoir s’interroger sur la continuité de leur activité ou repenser toute leur logistique.

L’abattoir de Saint-Vith et celui de Liège projettent une délocalisation commune vers Bastogne.

Cette situation constitue un véritable frein pour les agriculteurs et producteurs en recherche de stabilité et une menace pour la continuité de l’activité de plusieurs producteurs (locaux). 

S’il est intéressant que la Région soutienne l’infrastructure de Bastogne, il ne peut s’agir de l’unique réponse au besoin existant devenu crucial pour le reste des producteurs de la Région et, en particulier, de la Province de Liège. 

En effet, pour un éleveur partant de la Province de Liège, les trajets, leur longueur pour les animaux, leur coût et le temps qu’ils nécessitent pénalise de nombreux élevages et sont défavorables au développement des productions de proximité, des productions artisanales et de niche. 

En outre, ils ont également un impact important pour les autres acteurs liés à ces productions, comme les producteurs d’aliments, les transformateurs ou encore les détaillants. Soit tout le secteur agroalimentaire en amont et en aval des abattoirs.

Quels sont les chiffres de l’abattage en Province de Liège ? 

Monsieur le Ministre a-t-il pu constater une augmentation ou une diminution de ceux-ci ?

Quels pourraient être les moyens dont dispose la Région afin de soutenir les acteurs de la région liégeoise ?

Qu’en est-il de l’attention accordée, par exemple, à l’abattoir d’Aubel qui, par sa pérennisation, permettrait à nos producteurs de trouver des solutions d’abattage bovin de proximité ?

Réponse du Ministre

En 2022, les chiffres de l’abattage réalisé en Province de Liège sont les suivants :
– bovins : 75.578 ;
– ovins : 5.373 ;
– porcins : 549.326.

Afin de soutenir les acteurs privés, une mission déléguée a été confiée à Wallonie Entreprendre pour intervenir sous forme de prêt ou de prise de participation afin de soutenir le secteur de la viande en Wallonie, en parallèle avec des investissements privés. 

Chaque demande doit évidemment faire l’objet d’une analyse approfondie en fonction du projet envisagé. Il est dès lors difficile, à ce stade, de déterminer un montant qui pourrait être alloué aux acteurs privés de la région liégeoise.

En ce qui concerne l’abattoir d’Aubel, comme pour les autres abattoirs publics de Wallonie, un nouveau cadre juridique est en cours de rédaction. Il prévoit l’octroi d’aides pour un montant de 200 000 euros par période de trois ans pour chaque abattoir public. En outre, l’avis de la Commission européenne est également sollicité pour pouvoir octroyer un montant supplémentaire pour la création ou la rénovation des lignes d’abattage ovines des abattoirs publics, en tant que Service d’intérêt économique général.