Question d’actualité sur la quasi-annulation du Grand Prix de Francorchamps

Par Charles Gardier

Question d’actualité de GARDIER Charles à BORSUS Willy, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences, sur la quasi-annulation du Grand Prix de Francorchamps.

Monsieur le Ministre, il y a un an presque jour pour jour, j’avais l’occasion de vous interroger sur le Grand Prix de l’année dernière, où j’avais pointé deux absences remarquées: celle du public et celle de la pluie. Le moins que l’on puisse dire est que, cette année, il y a une très bonne nouvelle, le public s’est rendu à Francorchamps pour ce centième anniversaire du circuit et qu’il y avait 75 000 personnes. Cela change la donne de façon importante du point de vue des retombées économiques, sur lequel je reviendrai aussi. Un autre invité d’honneur, si je puis dire, la pluie, qui a été fort présente.

Je ne vais pas épiloguer sur l’épilogue sportif de ce Grand Prix. Il y aura une réunion le 5 octobre de la Fédération internationale de l’automobile qui fera cela mieux que moi. Je veux revenir avec vous sur les retombées économiques de ce Grand Prix, très important pour toute la région. Tout d’abord, d’un point de vue touristique, parce que c’est une magnifique vue que l’on peut avoir de notre belle région, un magnifique produit d’appel. Ce sont également, et particulièrement quand le public se rend sur place, des retombées pour les acteurs locaux, pour les fournisseurs locaux, également pour les associations.

Je voulais voir avec vous si vous aviez d’ores et déjà des informations, pas une évaluation définitive des retombées économiques, parce que cela ne me paraît pas possible, mais peut-être déjà une tendance par rapport à ce Grand Prix qui aurait été fait en présentiel.

Avez-vous déjà eu l’occasion – je sais que vous étiez présent – d’avoir des retours de la part de ces acteurs locaux, de ces acteurs de l’HORECA par exemple, et des fournisseurs de la région sur les retombées de ce Grand Prix ?

Je vous remercie par avance pour vos réponses.

Réponse du Ministre

On a vécu dimanche des circonstances désolantes. Désolantes pour les fans, désolantes pour tous celles et ceux qui s’investissent dans le Grand Prix, pour les équipes de Spa Grand Prix ainsi que pour un certain nombre d’interlocuteurs mobilisés, bénévoles ou entreprises concernées.

Les retombées, tout d’abord. On sait qu’un Grand Prix a des retombées très importantes. On estime qu’il y a de l’ordre de 29 à 30 millions d’euros de dépenses directes. De surcroît, les organisateurs de Spa Grand Prix privilégient un certain nombre de prestataires de proximité : le résidentiel, l’HORECA. Un certain nombre d’activités qui tournent autour du Grand Prix ou d’évènements de cette nature sont mobilisées lorsque autant de personnes – on estime à un peu plus de 74 000 les personnes qui s’étaient déplacées le dimanche, 67 ou 68 000 personnes les jours précédents – sont réunies sur le site.

Circonstances désolantes, effectivement, puisque, malheureusement, après l’édition à huis clos de l’année dernière, après – vous me permettrez d’en dire un mot – le décès tragique de Nathalie Maillet, CIO du circuit, à qui je voudrais, devant vous, rendre une fois encore hommage, ces activités de samedi se sont déroulées normalement. Il y a toute une vie, les essais, les qualifications. Il y a, le dimanche matin, la formule 3000. Il y a la Porsche Supercup. Bref, toutes ces activités se sont déroulées comme prévu avant que la pluie persistante, à partir de 13 heures, ne vienne entraîner le report et le report encore.

C’est la direction de course qui décide si l’on est en situation de pouvoir circuler. Il y a eu plusieurs essais et puis il y a eu ces deux tours derrière la safety car qui ont été ensuite clôturés un peu après 18 heures.

En ce qui concerne par ailleurs la relation commerciale avec tous celles et ceux qui avaient acquis des tickets pour le Grand Prix, indépendamment du fait que les activités antérieures que j’ai mentionnées se sont déroulées, il est évident que c’est le moment du Grand Prix que les fans et les passionnés attendent.

Il y a des contacts qui sont en cours entre la FOM, détentrice des droits, et Spa Grand Prix de manière à pouvoir faire un geste à destination des fans.

Bien sûr, ce n’est pas Spa Grand Prix qui sait lui- même être seul porteur des conséquences commerciales et financières de ce geste, mais il est évident que l’on doit faire écho – écho raisonnable, mais faire écho – au fait qu’un certain nombre de personnes, qui se réjouissaient de pouvoir revenir, qui se sont mobilisées, qui ont passé la journée, qui ont parfois fait plusieurs kilomètres à pied pour rejoindre le Grand Prix, qui ont malheureusement, eu égard à cette circonstance externe, certes, été privés du Grand Prix, à pouvoir être d’une façon ou d’une autre bénéficiaires de ce geste.

Ces contacts vont se poursuivre dans les prochaines semaines. Je ne suis pas en mesure de déjà vous annoncer le résultat de ceux-ci, mais j’espère que, avec le concours de la FOM, quelque chose pourra être fait et que nous pourrons alors nous retrouver non seulement en 2022 et dans des circonstances qui seront normales.

Je rappelle qu’il y a des pics de 500 millions de téléspectateurs qui suivent un grand prix comme celui de Spa Francorchamps et que, d’autre part, nous pourrons alors, au-delà de 2022, contractualiser la prolongation de celui-ci puisque les retombées que l’on évaluera statistiquement, de façon exhaustive, lors des prochaines éditions ou dans les prochains jours en ce qui concerne cette édition, pourront continuer au bénéfice de toute la région, mais plus largement de la Région wallonne et au-delà.

Réplique

Je veux remercier M. le Ministre pour ses réponses.

Il a détaillé avec précision les retombées qui pouvaient être estimées d’un pareil grand prix. Il a également été très clair par rapport à la vitrine que ce grand prix représente par rapport au tourisme et par rapport à notre très belle Région. Je crois que, au moment de cette année du centenaire, il est important de rappeler l’importance de cette vitrine pour l’entièreté de la Wallonie, mais aussi, c’est vrai, pour les acteurs locaux.

Enfin, en tant qu’organisateur moi-même, je me dois aussi de souligner le courage qu’il a fallu à toutes ces équipes pour faire face à cette situation tout à fait exceptionnelle, ces énormes difficultés. Le décès de Nathalie Maillet est un drame qu’il a fallu assumer également à travers toutes ces équipes, dans des conditions – on l’oublie un peu dans ce contexte – de covid toujours. Des difficultés qui se sont un peu alignées et superposées les unes aux autres. Je pense qu’il y a lieu de faire un geste par rapport à des gens qui n’ont pas vécu le Grand Prix qu’ils espéraient, mais il y a aussi de ma part une réelle empathie par rapport à ce que ces organisateurs sur le terrain ont vécu.