Question d’actualité sur la présidence belge du Comité ministériel du Benelux
Question d’actualité de GARDIER CHARLES à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon, sur la présidence belge du Comité ministériel du Benelux.
Monsieur le Ministre- Président, durant l’année 2021, la Belgique exercera la présidence tournante du Comité ministériel du Benelux et aura la charge d’initier la mise en œuvre d’un plan pluriannuel de coopération avec nos voisins néerlandais et luxembourgeois.
S’étalant jusque 2024, ce plan contient une quantité d’objectifs auxquels la Wallonie souscrit en vertu de la répartition des compétences entre autorité fédérale et entités fédérées.
Citons par exemple la volonté de renforcer le marché intérieur, également de pérenniser la durabilité de nos échanges en matière d’économie, d’énergie et de mobilité ou encore d’améliorer la sécurité en luttant notamment contre le crime transfrontalier ou le radicalisme.
Dans un contexte lié à la pandémie de covid-19, j’y vois aussi l’occasion de présenter des résultats tangibles aux citoyens et aux entreprises en démontrant l’utilité de la coopération entre États, et ce, afin de répondre efficacement aux défis économiques, sociaux, sécuritaires et sanitaires.
D’ailleurs, si l’on en croit la ministre des Affaires étrangères, Mme Wilmès – et j’ai plutôt tendance à la croire –, le fil conducteur de ce plan est bel et bien le renforcement du lien entre le Benelux et l’Union européenne.
J’estime dès lors que nous devons saisir l’occasion qui se présente à nous à travers ce plan afin d’inclure plus que jamais la Wallonie au cœur de l’intégration européenne.
Monsieur le Ministre-Président, j’aurais voulu savoir de quelle manière la Wallonie sera associée à la présidence belge de l’Union Benelux, comment la Wallonie participera à la mise en œuvre de ce plan de coopération avec les Pays-Bas et le Grand-Duché de Luxembourg, savoir si vous vous êtes déjà entretenu avec la ministre des Affaires étrangères à ce sujet et, si oui, ce qu’il en est ressorti.
Enfin, est-il d’ores et déjà prévu d’évoquer ce sujet au cours d’un prochain Comité de concertation ?
Réponse du Ministre
Monsieur le Député, pour ce qui concerne la présidence belge du Benelux cette année, une procédure de consultation a eu lieu en intrabelge. Les priorités ont été examinées au sein de la plateforme Benelux qui est chargée de la coordination. La Wallonie est bien entendu représentée. Elle l’est par WBI. Le fil conducteur de la présidence belge sera le renforcement des relations entre le Benelux et l’Union européenne.
Les trois priorités de la présidence belge sont :
– l’approfondissement du marché intérieur, avec les questions liées à la numérisation, l’intelligenceartificielle ;
– la durabilité de notre société, spécifiquementdans les secteurs de l’énergie et de la mobilité, ainsi que l’économie comme l’entrepreneuriat durable, l’économie circulaire ;
– la sécurité et plus spécifiquement la lutte contre le crime organisé et le terrorisme.
Les discussions intrabelges sont consensuelles. La mise en œuvre et le suivi tant des priorités belges que du plan 2021 feront l’objet de concertations régulières entre l’entité fédérale et les entités fédérées.
Quant à la mise en œuvre du plan annuel, elle est assurée par les différents groupes de travail composés, entre autres, de représentants des administrations wallonnes.
Réplique
Je voudrais remercier M.leMinistre-Président pour ses réponses. Par cette question d’actualité j’entendais également rappeler que la coopération est évidemment utile. Évoquons par exemple la reconnaissance automatique des diplômes au cœur du Benelux ou encore le fait que, depuis 1958, il n’y a plus besoin de passeports pour aller aux Pays-Bas ou au Luxembourg.
Je voudrais également rappeler que la coopération est plus que jamais nécessaire. Par exemple, c’est grâce à la Commission européenne que nous pouvons incarner un acteur majeur sur la scène internationale et fournir à nos concitoyens les vaccins nécessaires à la lutte contre la pandémie de covid-19. Nous le voyons au sein de l’Union européenne avec le cas du Brexit, mais également chez nous, en Belgique.
Rappelons que la coopération permet peut-être de se sentir bien chez soi, mais doit surtout permettre de bien s’entendre avec ses voisins. Rappelons, en outre, qu’un bon dialogue permet souvent d’éviter des disputes douloureuses et stérile et parfois lourdes de conséquences.